Un projet local qui est aussi respectueux de l’environnement.
Aujourd’hui, le monde du livre n’échappe pas au phénomène de « société de consommation ». Les livres, à l’instar des collections de vêtements, ne présentent un intérêt commercial que tant qu’ils sont suffisamment récents. Passé un certain délai, ils sont oubliés, effacés, pour laissé à la place aux « nouvelles nouveautés ».
Notre projet s’inscrit résolument en porte à faux de ce type de fonctionnement. Nous accordons autant d’intérêt aux titres réédités il y a un an qu’à ceux réédités il y a un mois. S’agissant de rééditions, il ne saurait d’ailleurs être question de « nouveauté ». C’est un petit peu le concept du marché de l’occasion si vous voulez. Il s’agit, plutôt que d’acheter du neuf, parfois « jetable » et de piètre qualité, de regarder ce que nous avons dans nos armoires et qui mérite encore toute notre attention. Il s’agit de se rendre compte que nous sommes déjà très riches … et que peut-être, nous pourrions consommer un peu moins, mais mieux.
Nous sommes en effet convaincus que pour répondre aux exigences des « nouveautés », beaucoup de titres se retrouvent sur la table des libraires parce qu’il fallait bien « trouver quelque choses de nouveau », mais ces nouveautés, soumises à ces exigence de surconsommation ne sont pas toujours de qualité … Le livre n’échappe malheureusement pas aux travers de notre société … Notre projet, c’est donc aussi une manière de marquer un temps d’arrêt, de se rappeler que l’effervescence, la vitesse de nos vies nous font parfois passer à côté de richesses insoupçonnées.
Bien entendu, nous ne rééditons pas ces livres pour les envoyer ensuite « à l’abattoir » et s’il nous arrive d’être naïfs, nous savons pertinemment qu’il est totalement inutile de tirer nos rééditions à des milliers ou à même à des centaines d’exemplaires que nous n’écoulerons pas.
Si le monde du livre s’est laissé imprégner par la maladie de la surconsommation moderne, il reste à la traine en ce qui concerne les nécessités écologiques actuelles et néglige souvent de se tourner vers d’autres manières de fonctionner. Tirer un grand nombre d’exemplaires afin d’obtenir un coût de production intéressant reste donc encore la « norme ».
Nous préférons rationnaliser nos tirages. Si l’impression à la demande reste compliquée à mettre en place en raison du coût qu’elle représente mais également des contraintes organisationnelles qu’elle impose (en termes de délais de livraison notamment), nous avons opté pour une impression « quasi » à la demande, en ce sens que nos limitons nos tirages à 100 voir 50 exemplaires, et nous réimprimons en fonction des ventes, lorsque c’est nécessaire.
Au début, j’étais presque gênée de l’avouer. Qu’est-ce en effet que 50 exemplaires ? C’est peu de choses, je vous l’accorde, mais encore une fois, ça a le mérite d’exister et de pouvoir être adapté à la demande, si besoin. Aujourd’hui, je revendique cette manière de procéder que j’estime humble, raisonnable, et surtout, respectueuse de la planète.