Un projet local
En réalité, je me rends compte que ce projet n’a rien à voir avec ce que font les maisons d’édition classiques, et nous devrions peut-être inventer un autre nom pour désigner notre entreprise que celui de « maison d’édition ».
D’une certaine manière, notre projet est local, puisque nous tentons de montrer à quel point la Belgique peut être fière de ses artistes.
La Belgique, de par son histoire, a toujours été terre d’asile, ouverte au multiculturalisme. C’est une force, évidemment, mais toute force a ses faiblesses, et le déséquilibre est toujours néfaste. S’il est plus que louable d’être accueillant, il est également parfois utile de pouvoir s’occuper des siens, et en tous cas, de leur reconnaitre le mérite qui leur revient.
D’un point de vue identitaire, il me semble primordial de savoir d’où l’on vient si l’on ne veut pas être « déraciné » dans son propre pays. Et selon moi, c’est le cas aujourd’hui en Belgique.
La littérature belge, un fantôme dans son propre pays
Pour preuve, n’avons nous pas largement tendance à identifier notre histoire littéraire à celle de la France?
La Belgique est un des seuls pays au monde à ne pas apprendre à la jeune génération l’histoire de sa propre littérature. Comme si elle n’existait pas.
Pourtant, la littérature belge ne se confond pas avec la littérature française. Nous avons nos propres richesses, nos propres classiques et nous n’avons pas le droit de les négliger.
Malheureusement, notre mépris et notre négligence poussent notre héritage littéraire dans l’oubli et si nous n’agissons pas, un jour, ce patrimoine aura complètement disparu.